L’objectif du traitement de support homéopathique est double. Améliorer la tolérance aux traitements anti-cancéreux afin d’améliorer leur efficacité thérapeutique. Une méta-analyse a montré que la qualité de vie est directement corrélée à l’amélioration de la survie [1]. Plus grand sera l’état de forme pendant la chimiothérapie, meilleurs pourront être les résultats thérapeutiques. L’homéopathie en soins de support vient s’inscrire dans cette démarche gagnant-gagnant.
La très intéressante étude du Pr Michael Frass
Si l’'homéopathie est plébiscitée par le public, elle est souvent considérée avec scepticisme par une partie du corps médical. On lui reproche souvent l’absence d’étude clinique de qualité. C’est méconnaître les publications scientifiques sur le sujet. Plusieurs méta-analyses ont confirmé la supériorité du traitement homéopathique par rapport au placebo, une seule l’a infirmé [2].
En cancérologie, une toute récente étude, menée par le Pr Michael Frass a été effectuée dans 4 centres anti-cancéreux de Vienne et des environs [3]. Elle répond aux plus hauts standards de la recherche actuelle : étude prospective de phase III, multicentrique, stratifiée, randomisée et contrôlée versus placebo. Son objectif était d’étudier non seulement la qualité de vie mais aussi la survie de 150 patients atteints de cancer du poumon non à petites cellules, non opérables et traités par chimiothérapie à base de sels de platine. Trois groupes identiques ont été suivis tous les deux mois pendant 2 ans ou jusqu’à leur décès. Après consultation avec le médecin homéopathe, un groupe recevait le traitement homéopathique individualisé, l’autre groupe le placebo. Ni le médecin ni le patient ne savait dans quel groupe il était (principe du double aveugle). Un groupe ne recevant que les traitements conventionnels servait de bras témoin afin d’évaluer l’effet placebo de la consultation homéopathique concernant la survie (Fig.1).
Les résultats sont très en faveur du groupe homéopathie. En comparaison avec le groupe placebo, le traitement homéopathique a permis d’améliorer significativement tous les symptômes de qualité de vie après 18 semaines de traitement (fig.2). L’insomnie, la douleur, la fatigue, la perte d’appétit et les nausées ont été améliorées à plus de 50% (fig.3).
Après deux ans de traitement, on constate un taux de survie doublé dans le bras homéopathique versus le bras placebo (p<0,02) et triplé par rapport au bras témoin (p<0,01) (fig.4). La légère supériorité entre le groupe placebo et le groupe témoin n’est pas statistiquement significative. Cette étude suggère que l’homéopathie, en améliorant l’état général, permettrait une meilleure observance des traitements anticancéreux et donc une meilleure espérance de vie.
Références
1. Montazeri A. Quality of life data as prognostic indicators of survival in cancer patients: an overview of the literature from 1982 to 2008. Health Qual Life Outcomes. 2009 Dec 23;7:102.
2. Mathie RT et al. Randomised placebo-controlled trials of individualised homeopathic treatment: systematic review and meta-analysis. Syst Rev. 2014 Dec 6;3:142.
3. Frass M et al. Homeopathic Treatment as an Add-On Therapy May Improve Quality of Life and Prolong Survival in Patients with Non-Small Cell Lung Cancer: A Prospective, Randomized, Placebo-Controlled, Double-Blind, Three-Arm, Multicenter Study. Oncologist. 2021 Mar;26(3):e523.
4. Bagot JL. La remarquable étude clinique du Professeur Michael Frass en soins oncologiques de support. Cahiers de Biothérapie. 2021 Déc ;(279):54-61
Figure 1: design de l’étude de Frass et al 2020
Figure 2 : Groupe homéopathie vs placebo, amélioration significative de la qualité de vie et de tous les paramètres étudiés après 18 semaines de traitement [Frass et al 2020].
Figure 3 : pourcentage d’amélioration des symptômes dans le groupe homéopathie entre le début de l’étude et la 18ème semaine
Figure 4 : courbe de Kaplan-Meier de demi-vie de survie dans les 3 groupes [Frass et al 2020].
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